Leçon // L'égalité



Sandra Laugier
Sans doute, comme celle de liberté, la notion d’égalité chante ou évoque plus qu’elle ne dit – et exige, pour cette raison même, d’être soumise à une approche circonstanciée et rigoureuse. Elle s’établit lorsque chez des êtres ou des choses se trouvent des attributs, des caractéristiques ou des propriétés identiques, ou bien quand existe entre deux expressions mathématiques une relation d’équivalence (transitive : si a = b et b = c, alors a = c ; symétrique : si a = b alors b = a ; réflexive : a = a, etc…). Et elle atteint à un idéal éthique, juridique ou politique si elle fait signe vers une collectivité dont les membres seraient considérés de la même manière relativement à certains droits, certains devoirs ou certaines valeurs. On parle de « principe d’égalité » dans la mesure où l’égalité n’est jamais une donnée mais exige une attribution, rarement cédée par grâce, souvent « arrachée » dans des luttes sociales. Le droit de vote des femmes a été obtenu après de longues batailles, et l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes est encore à conquérir dans les faits. Si les domaines qu’elle investit sont nombreux (égalité de genre, de situation, de position, de pouvoir, égalité de droits, de biens, de chances, d’opportunités, etc.), les questions que pose l’égalité touchent principalement les rapports qu’elle entretient avec la liberté, et son aptitude ou son inaptitude à fonder, seule, la justice.