Leçon de Bambara N°3



LAKOLI est une émission de séries de cours de bambara pour vous aider à apprendre ou à comprendre la langue à travers une méthode simple et efficace. De mieux comprendre sur le plan linguistique comment les phrases se construisent dans la syntaxe c’est à dire comment les mots s’arrangent tout en respectant les règles grammaticales, de mieux comprendre la sémantique des mots c’est à dire leurs sens et leurs significations, de mieux comprendre également l’étymologie des mots s’il s’avère nécessaire c’est à dire leurs origines. En parlant d’étymologie, il faut savoir que la langue qui a le plus influencée le bambara c’est l’arabe, un réservoir important du bambara est issu de cette langue conquérante, soit à travers le malinke soit pas. Alors pourquoi donc le malinke, parceque le bambara est né de cette langue parlée par les populations du mandé qui ont occupé une bonne partie du Mali et de la Guinée pendant des siècles avant de se disperser dans d’autres horizons de l’Afrique de l’ouest après la chute de l’Empire : la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Sénégal, la Gambie, la Sierra Leone, la Guinée Bissau et le Libéria. Mais le cas des Bambaras est spécial, ce sont ces gens qui, bien avant même que l’Empire ne se périclite définitivement ont ouvertement bravé, décrié le pouvoir en faisant sécession et en allant s’installer dans la région de Ségou où ils ont fondé leur propre royaume, d’où leur nom bamananw qui veut dire littéralement : ceux qui ont refusé l’autorité du ma du masa bien sûr qui veut dire roi ou empereur en malinke. De par toutes ces mutations donc, le malinke la langue mère a connu des dérogations langagières plus ou moins importantes selon la distance qu’il a parcouru et dans l’espace et dans le temps. Et nous nous sommes retrouvés en effet, avec une foultitude de variantes et de dialectes qui changent d’une contrée à une autre ou d’un pays à un autre. Mais tous dans la grande communauté linguistique classée deuxième langue parlée en Afrique derrière le swahili et devant le lingala. Alors, le dérivé du malinke qui lui a d’ailleurs volé la vedette, auquel nous allons nous intéresser est bien évidemment le bambara, mais il faut savoir que le bambara lui-même est multiforme et la forme particulière dont il nous sera question est celle parlée à Bamako. Bamako est la grande capitale du bambara, le Mali étant le pays le plus bambarophone au monde. Le bambara tel qu’il est parlé à Bamako est très allégé, avec beaucoup de contractions, souvent même à deux degrés, il est aussi très tonal, avec plein d’accentuations, il est également très argotique, avec des emprunts surtout de mots français qui se sont soit bambarisés, soit laissés à l’état. Mais par delà tout, de par sa popularité, c’est le bambara le plus influent, le plus transversal en ce sens qu’il est compris par tout le reste de la grande communauté, sans pour autant que le réciproque ne soit toujours vrai. Et cette réciprocité dépend donc de la capacité de tout un chacun à pouvoir les déchiffrer selon son niveau de compréhension.
Réalisation : Aba SANGARE AKA Dynozor
Production : Baniko House

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