Leçon 8 – La fuite



La fuite

Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé, la maladie la plus courante dans le monde, qui touche plus de trois cents millions de personnes chaque année, ne présente pas toujours de symptômes visibles évidents. La dépression est la principale cause d’invalidité dans le monde et contribue largement au taux mondial de morbidité.

Malheureusement, il arrive souvent que la dépression ne soit pas évoquée dans le christianisme parce qu’elle peut être considérée comme le signe d’un manque de foi. Après tout, les chrétiens ne sont-ils pas toujours censés être remplis de joie, de bonheur, entre autres? La dépression n’est-elle donc pas un signe que quelque chose ne va pas dans notre relation avec Dieu?

La plupart des gens savent que ce n’est pas vrai. Même les chrétiens, les chrétiens fidèles, peuvent parfois être confrontés à une dépression, surtout après un évènement traumatisant, et ce n’est pas un signe de manque de foi ou de confiance en Dieu. Là encore, on peut lire les Psaumes et voir la douleur, la souffrance et l’angoisse que le peuple fidèle de Dieu a endurées.

Parfois, une dépression s’empare de nous lentement et tranquillement, et nous ne la reconnaissons que lorsqu’elle resserre son emprise. Parfois, elle frappe rapidement, après un évènement émotionnel ou physique particulièrement épuisant. Par exemple, le fidèle prophète Élie a été complètement épuisé, émotionnellement et physiquement, après les évènements du mont Carmel.

Dans 1 Rois 18, Élie vient de voir le miracle du feu de Dieu descendre du ciel. En réponse à sa prière, il a vu la pluie venir et mettre fin à une sècheresse de trois ans. Pourquoi Élie réagit-il à la menace de Jézabel en s’enfuyant? Lisez 1 Rois 19:1-5.

Élie a passé vingt-quatre heures très éprouvantes. Cette expérience, associée à un réveil brutal et à une menace de mort, sert de déclencheur à la dépression d’Élie.

De plus, Élie était là lorsque les prophètes de Baal, environ 850, ont été massacrés, peut-être même certains d’entre eux de sa propre main (1 Rois 18:40). Un tel évènement, même pour une juste cause, peut facilement provoquer un stress traumatique chez ceux qui regardent ou, pire encore, qui participent.

Alors Élie se met à courir, essayant de s’enfuir. Parfois, nous nous précipitons vers le réfrigérateur et essayons de manger quelque chose, et nous sommes à nouveau heureux. Parfois, nous essayons d’évacuer notre épuisement émotionnel. Parfois, nous cherchons une nouvelle relation, un emploi ou un nouveau lieu dans notre quête pour s’enfuir. Et parfois, nous nous enterrons dans plus de travail et de rendez-vous, alors que nous essayons de fuir davantage ce qui est sans nom et qui nous prive de notre joie et de notre repos. Et bien sûr, beaucoup de gens utilisent des « médicaments » de tout genre, tout cela pour tenter d’atténuer la douleur. Mais en fin de compte, ces médicaments ne font que masquer les symptômes; ils ne résolvent pas le problème, et souvent ils ne font que l’aggraver.